Aujourd’hui 18 janvier, le Narbonne Volley inaugure sa nouvelle salle à l’occasion de la réception de Montpellier en championnat. De la capacité ou non du club à faire vivre cet outil sans équivalent dans le volley français dépend une grande partie de l’avenir de ce sport dans notre pays.
Cette arena de 3500 places en configuration volley deviendra dès son inauguration la plus moderne du volley français. Pour le club, cette nouvelle enceinte s’apparente à un véritable saut dans l’inconnu. par rapport à son ancienne salle, le Palais du travail, la capacité sera multipliée par six, les possibilités d’accueil des VIP et sponsors seront sans commune mesure avec ce qui était possible dans l’ancienne salle narbonnaise.
Le volley dit « professionnel »
A Narbonne, comme presque partout en France, le volley professionnel n’en a que le nom. Les revenus générés par les clubs sont nuls ou presque. Les recettes guichet approchent souvent le zéro et les droits TV sont inexistants (la ligue doit même avancer une partie des frais de production pour être diffusé sur Sport en France). Seuls quelques partenaires privés et mécènes permettent de soulager les collectivités du coût des salaires des joueurs. En ligue A, ces collectivités apportent 2/3 du budget (80% en Ligue B).
Parmi les mille raisons qui peuvent expliquer cet état de fait (qui dans ces proportions est unique au volley), le manque de salles réellement adaptées à la mise en place d’un spectacle sportif qui puisse être suivi par un nombre suffisant de spectateurs en est une des principales. En Ligue A, cinq clubs jouent dans des salles de 1.500 places ou moins.
A Narbonne, d’ici quelque mois, ce problème sera réglé.
Un changement de nature
Reste à faire vivre cette salle, à la remplir les soirs de match. Ce nouveau public à aller chercher sera nécessairement constitué de personnes qui pour l’essentiel n’ont jamais mis les pieds dans une salle de volley et qui sans doute n’en avaient même jamais eu l’idée jusque-là.
L’étiquette « nouvelle salle » et les vieilles recettes utilisées jusqu’aujourd’hui par le club ne suffiront pas. Il ne s’agit pas de faire la même chose qu’au Palais du Travail en un peu mieux, en un peu plus important. Mais de faire tout à fait autre chose. De changer de nature en réalité. D’un club de volley professionnel, le club doit devenir un club professionnel (de volley). L’outil est là. Il n’y a plus d’excuse possible.
Avec cette nouvelle salle, deux scénarios peuvent s’écrire selon la direction prise par le Narbonne Volley.
- Soit le club embrasse cette nouvelle réalité, entame sa mue vers le professionnalisme, commence à générer de nouveaux revenus et in fine arrive à tenir sur ses deux jambes sans être hyper-dépendant de l’argent public. Le club ayant alors fait preuve que c’était possible, le volleyball français pourra enfin se dessiner un avenir professionnel crédible.
- Soit, rien ne change. Les quelques curieux attirés par la nouveauté repartiront aussi vite et les remplissages bidons à coup d’invitation en masse ne mèneront à rien. Le volley français aura alors peut-être (sans doute ?) démontré de manière définitive qu’il ne ne peut être autre chose que ce qu’il est aujourd’hui (un sport incapable de générer de réels revenus et soumis au bon vouloir des collectivités).
Ce défi des Narbonnais est celui de tout le volley français. Il n’est que temps de démonter que lui aussi peut être un sport professionnel. Centurions roses, le volley français compte sur vous.