Histoire du Stado de Jules Soulé à Maurice Trélut

Le club doyen de Bigorre

Premier club sportif de la ville, le Ceste Tarbais – en référence au gantelet de cuir de bœuf, armé de plaques de métal, que les lutteurs adaptaient aux deux poings durant l’antiquité —. est fondé en mai 1901. Il se tourne la pratique des sports individuels (escrime, boxe). Quelques semaines après la naissance du Ceste, les premiers rugbymen bigourdans fondent le 4 octobre 1901 le Stade Tarbais à l’initiative de deux lycéens. Ces deux sociétés fusionnent en 1902 pour former le Stade-Ceste qui devint dans le parler populaire: le Stadoceste ou Stado. Dans cette première équipe, on remarque Jules Soulé et Maurice Trélut. Toute l’histoire de Tarbes en somme.

Dans un premier temps, le Stado s’installe sur les bords de l’Echez, au champ de manœuvre sur lequel évolue les bataillons du 53e Régiment d’Infanterie. Installation provisoire, délimitée pendant le match par des piquets et fils de fer, que l’on range ensuite chez le troquet du coin. Un grand arbre, un peu isolé au milieu du champ, tient lieu de vestiaire.

Le club s’essaye ensuite sur le Terrain de Lacaussade, un pré loué à l’entrepreneur Calestrémé, au grand dam de la blanchisseuse de la ville qui y étendait jusque-là son linge. La promiscuité d’une blanchisserie et d’une équipe de rugby ne se fait pas sans heurts. Régulièrement, le club doit retourner au champ de manœuvre. Dès 1906, le Stado part à la recherche d’un nouveau terrain.

Sarrouilles suspendu trois ans

Le club jette d’abord son dévolu sur une une belle prairie, voisine de la route de Séméac propriété de l’Asile Saint-Frai. Il doit affronter un refus catégorique des dirigeants de l’Asile. C’est alors que Jules Soulé – revenu au club après un passage par Toulouse, mais qui n’est encore qu’un simple joueur du Stado — s’adresse au maire de la commune de Sarrouilles qui possède une belle pièce de terre, route de Sarrouilles. Là encore, il doit essuyer un nouveau refus. Mais avec insistance et l’appui du conseillé général Paul Sempé, le marché est enfin conclu. Le Terrain de Sarrouilles est inauguré le 17 novembre 1907 à l’occasion d’une victoire face au Bordeaux Etudiants Club (7-0).

Les premières années à Sarrouilles s’articulent autour de la rivalité avec le Stade Toulousain. Un affrontement qui chaque saison met aux prises les deux clubs pour le titre de Champion des Pyrénées, seul à même d’octroyer une place en Championnat de France. Champion des Pyérénnes en 1910 et 1911, le Stade chute cependant à deux reprises en demi-finale du Championant de France.

En 1912, les Bigourdans doivent laisser l’honneur de représenter le Comité aux Toulousains, après un match nul 3-3 à Sarrouilles. Des incidents éclatent dans les tribunes et l’arbitre doit sortir du terrain sous la protection des gendarmes à cheval. A l’issue de la rencontre, Sarrouilles est suspendu 3 ans. Le Comité des Pyrénées reste sourd aux appels du Stado. En dernier recours, le club propose la création d’un comité Armagnac-Bigorre dont Maurice Trélut est le premier président. Sans surprise, la première décision de ce nouveau Comié est d’annuler la suspension de Sarrouilles.

Le premier titre

Désormais sous la présidence de Jules Soulé, le Stado affiche son influence sur un comité taillé sur mesure pour lui, qui lui ouvre chaque saison les portes du Championant de France. En 1914, le club tarbais atteint sa première finale nationale. Il n’échoue que d’un point face à l’USAP (9-8).

Malgé les démarches du Président Jules Soulé, le terrain de Sarrouilles est réquisitionné au début du Conflit Mondial. Le Stado cesse dès lors toute activité. La nature a horreur du vide dit-on. Dès 1916, le Club Olympique Tarbais profite de l’arrêt du Stado pour s’approprier Sarrouilles. Il y est bientôt rejoint par l’Union Sportive Tarbaise. Les deux clubs fusionnent en 1918 sous le nom du Stade Tarbais. C’est d’ailleurs cette équipe formée pour l’essentiel d’anciens du Stado qui remporte la Coupe de l’Espérance en 1919 (compétition qui fera office de Championat de France durant la guerre). La même année, toujours autour de Jules Soulé, le Stade est reformé. Il absorbe rapidement son nouveau concurrent. En 1920, la ville remporte son premier Championant de France, le vrai, celui couronné par un Bouclier de Brennus. En finale à Bordeaux, le Stado se défait du Racing 8 à 3.

Encore demi-finaliste du championnat en 1924 puis 1926, Tarbes rentre ensuite dans le rang, évite même par deux fois la relégation en Deuxième Division à l’issue d’un match de barrage. Puis, la guerre, de nouveau. Le club ferme ses portes jusqu’en 1943. A la reprise des activités, le club fait face à la concurrence de l’AS Tarbaise, puis d’une équipe de XIII. Le Stado doit aussi affronter le décès de son président Jules Soulé en 1944. Le terrain de Sarrouilles ne tardera d’ailleurs pas à être honoré de son nom. Reversé à la Libération en Deuxième Divsion, le club retrouve cependant en 1948 la division nationale.

Le Stade Maurice Trélut

Autour d’une nouvelle génération de jeunes joueurs, le Stado retrouve les sommets du rugby français dans les années 60. Demi-finaliste en 1964, quart de finaliste en 1965 et 1966, encore demi-finaliste en 1968, il frôle le titre à plusieurs reprises, pour finir par le conquérir en 1973. Néanmoins, Sarrouilles n’assistera pas à ce nouveau sacre. Depuis le début de l’année 1969, le Stadoceste a ainsi quitté sa très chère enceinte, ses tribunes en bois, sa nostalgie, pour le moderne et municipal Stade Maurice Trélut.

Après près d’un demi-siècle d’aménagements successifs, la ville de Tarbes avait racheté dans les années 60 les dernières terres agricoles du sud de la cité, notamment pour y implanter un Parc des Sports qui faisait encore défaut à la cité bigourdane. Inauguré le 5 janvier 1969 pour un coût de 27 millions de francs, le parc s’articule autour d’un stade de football de 3 500 places, d’un stade d’honneur entouré d’une piste d’athlétisme offrant 15 000 places dont 6 000 assises, et d’un terrain annexe. Depuis, le site s’est enrichi d’un vélodrome en 1984, puis d’un deuxième terrain annexe synthétique en 2004.

En 1969, Maurice Trélut était synonyme de modernité.

Ce nouveau parc des sports est baptisé du nom de Maurice Trélut. Figurant parmi la première équipe du Stadoceste Tarbais en 1902, et très proche du rugby bigourdan, il avait également être le premier président du Comité Armagnac-Bigorre en 1912, avant de devenir maire de Tarbes de 1935 jusqu’à sa mort en déportation en 1944.

C’est donc à Maurice Trélut que le club finit par conquérir en 1973 son deuxième Brennus. 15 ans plus tard, le club bigourdan atteindra une nouvelle finale Championnat de France, qui s’achèvera cette foi-ci sur une défaite face à Agen.

Le départ de l’équipe première ne signifie pour autant pas la fin des activités du Stade Jules Soulé. Longtemps, l’école de rugby tarbaise s’y est entraînée. Ce n’est finalement qu’en juin 2003, que Sarrouilles ferme définitivement ses portes. 200 personnes lui rendent un dernier hommage à cette occasion. S’il est depuis à l’abandon – un incendie criminel aura ainsi détruit en 2008 le local qui servait de cantine et de bar —, ses vieilles tribunes sont encore debout.

Adieu le Stadoceste

Histoire vue 100 fois ailleurs, la professionnalisation du rugby et le resserrement de l’élite dans les années 90 s’avèrent fatal au rugby tarbais. Au début des années 2000, le Stado végète en Fédérale 1 au bord de la relégation, bien loin des succès d’antan. Cependant, à quelques kilomètres de là, les six miles habitants de Lannemezan sont tout à leur bonheur. Nous sommes en avril 2000, le Cercle Amical Lannemazais vient de gagner son ticket pour la Pro D2. La fête est pourtant de courte durée, la Ligue refuse la montée, arguant de finances trop faibles. Le rapprochement avec le voisin tarbais, longtemps envisagé, semble dès lors inévitable.

Le Stade François Sarrat de Lannemezan

Après un premier échec en mai 2000, le protocole de fusion des deux clubs est signé en août sous la pression du conseil général des Hautes Pyrénées. C’est désormais un club de Pro D2, le Lannemezan Tarbes Hautes-Pyrénées (LT 65), que s’apprête à recevoir Maurice Trélut. Pourtant, Lannemezan, déjà privé de rencontres sur son sol, se sent rapidement étranger à ce nouveau club, dont le nom ne fait bientôt plus référence à la ville (Tarbes Pyrénées Rugby). Pour le président du CAL Jean-Louis Fourcade, son club est « le plus grand cocu du rugby professionnel ». Le CAL repart en Fédérale 3. Au prix d’une belle remonté dans la hiérarchie nationale, le CAL reroutera même le temps d’une saison en 2009-2010, leurs anciens coéquipiers du TPR en Pro D2.

Durant ces 10 ans où le rugby bigourdan aura tenté de se professionnaliser, Maurice Trélut aura également connu quelques modifications nécessaires à répondre aux nouvelles exigences de ce sport: rénovation de la pelouse, construction d’un club-house, accès handicapés, lifting des tribunes, nouveaux vestiaires, etc.

 

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Comments

  1. est-il possible d’avoir la composition de l’équipe du Stado ayant fait l’inauguration du Stade Trélut le 5 janvier 1969 ?

    1. Becat Didier est sourd j t connais bien depuis 1974 a Tarbes j habite a ambares a cote de bordeaux j triste pour Paul Christian

  2. Ah j n oubli jamais années que avant 1972 j va au foyer des jeunes travailleurs que j travaille plombier pour entreprise François estradera a Tarbes pour 3ans je connais bien bien Christian Paul aussi Francis biescas travaillent bar le régent je souviens beaucoup j n oubli jamais

  3. J n oubli jamais pour années 1972au1975 jtrouvais du travail pour plombier pour François estradera a Tarbes j vis tout seul au foyer des jeunes travailleurs depuis 1972 au 1975 après j partais a bordeaux pour trouver travail voila je vis tout seul a bdx

  4. Ah j n oublie jamais que stado continue rugby 🏈 j’ai 68ans deja j reste bien a ambares a cote de bordeaux j espère bien stado aussi amicalement Didier becat

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