Suite à l’Agenda 2020 voté en 2014, les villes hôtes sont désormais libres de rajouter plusieurs nouveaux sports au programme olympique. Tokyo a étrenné cette nouvelle donne en retenant le baseball, le karaté, le skateboard, l’escalade et le surf. Si les membres de Paris 2024 se sont efforcés jusque-là de ne fermer la porte à aucun sport, on peut déjà jugé des chances de quelques unes de ces disciplines.
Article en deux parties. Nous traiterons d’abord des cinq sports favoris.
Escalade (89 036 licenciés, 7ème nation aux derniers championnats du monde)
- +/ Discipline en pleine croissances (les licenciés ont doublés en 15 ans); image jeune et dynamique; fortes chances de médailles françaises; continuité de Tokyo 2020; succès populaire de Bercy 2016; mise en scène possible du patrimoine parisien; peu onéreux
- -/ Surface médiatique faible (mais grandissante); faible influence au plan national.
Commentaire: La discipline répond positivement à presque toutes les demandes que le comité d’organisation pourrait avoir. Le sport pourrait également être étendu à ses six disciplines d’ici 2024 (bloc, vitesse, difficulté)
Probabilité d’être retenu : 90%
Karaté (253 700 licenciés, 2ème nation aux derniers championnats du monde)
- +/ Deuxième plus grande fédération non olympique française; très fortes chances de médailles françaises; très peu onéreux; dans la continuité de Tokyo 2020
- -/ Surface médiatique très faible; faible influence aussi bien au plan national qu’international; présence du taekwondo
Commentaire: Ici, les avantages devraient assez facilement l’emporter sur les inconvénients. La discipline pourrait être abritée dans l’un des halls non utilisés du Bourget ou de Porte de Versailles.
Probabilité d’être retenu : 80%
Squash (27 214 licenciés, 3ème nation aux derniers championnats du monde par équipe)
- +/ 250 000 pratiquants France et 30 millions monde revendiqués; dynamisme de la fédération internationale; Français récemment élu à la tête de la WSF; chances raisonnables de médailles françaises; ; mise en scène possible du patrimoine parisien; peu onéreux; long travail de lobby
- -/ Faible nombre de licenciés, échecs précédents nombreux; faible influence au plan national
Commentaire: Déjà écarté trois fois par le CIO, le squash est peut-être le sport le plus important à ne jamais avoir goutté aux anneaux olympiques. Et personne ne semble savoir pourquoi (à commencer par la fédération internationale). C’est d’ailleurs là que se situe la principale faiblesse du sport: son incapacité à comprendre le mouvement olympique et ses demandes.
Probabilité d’être retenu : 65%
Surf (17 608 licenciés, 1ère nation aux derniers championnats du monde par équipe)
- +/ Sport en pleine croissance; image jeune et sexy; soutient du secteur économique lié au surf; légitimité historique; présence de spots reconnus dans le monde (Hossegor, Biarritz…); activité populaire et médiatique dans le sud-ouest; continuité possible du sport sur trois olympiades
- -/ Faible nombre de licenciés; empreinte nationale faible; chances relativement faible d’une médaille française; nécessite soit de la construction d’une piscine artificielle sur Paris ou le déplacement de l’épreuve sur la côte atlantique.
Commentaire: Invité surprise de Tokyo 2020, le sport aurait sans doute encore plus sa places dans le cadre de Paris 2024 et d’ailleurs le monde du surf semble prendre sa participation au jeux parisiens comme acquise. Attention cela-dit à ne pas sous-estimer le surcoût probable qu’entraînerait la présence du Sport des Rois en 2024
Probabilité d’être retenu : 65%
Pétanque (295 075 licenciés, 3ème nation aux derniers championnats du monde par équipe)
- +/ Plus grande fédération non olympique française; sport traditionnel national; très grandes chances de médailles; travail de lobby entamé dès 2015; opportunité historique et unique
- -/ Sport en déclin (150 000 licenciés perdus en 20 ans); empreinte internationale relativement faible; surface médiatique faible; image assez peu sportive;
Commentaire: Pour le Sport Boules (pétanque et/ou Lyonnaise), l’occasion ne repassera pas. Le sport joue ici sa seule carte de rentrer un jour au programme olympique ce qui explique aussi pourquoi le travail de lobby a été entamé si tôt. Le principal frein de cette candidature reste celle de son image et la partie semble loin d’être gagnée.
Probabilité d’être retenu : 40%