La Ligue Nationale de Volley Ball (LNV) est une chose fantastique. C’est une association qui vit dans une réalité parallèle dans laquelle le volleyball serait un un sport professionnel représentant près d’une quarantaine de clubs pro et ferait vivre pas moins de trois championnats. Un fantasme vieux depuis près de 20 ans, et dont elle ne semble pas vouloir se réveiller.
La particularité du volley
Si la dépendance à l’argent public est l’une des caractéristiques les plus funestes du sport français, les ligues professionnelles ont amorcé une rupture sur ce modèle. Elles ne représentent plus qu’un apport marginal dans le football et le rugby pro et sont en nette baisse dans le basketball, le handball ou le hockey sur glace.
Pour ne prendre qu’un seul exemple, la Ligue Féminine de Handball est passée d’un taux de dépendance de 65% lors de sa création en 2008 à 40% cette saison. C’est évidemment encore trop, mais la tendance est nette. Seule exception: le volley dit ‘professionnel' » dont l’addiction à l’argent public (subventions et « partenariats » publics) est resté quasiment identique sur ces 20 dernières année.
Parmi les 3 divisions dont la LNV à la charge, la Ligue B brille particulièrement. Terra incognita du sport professionnel, la billetterie sur l’année s’affiche parfois sur trois chiffres, le compte partenariat privé ne dépasse pas toujours les 10 000 euros sur l’année…
Le budget moyen réel de cette division (hors argent public) s’établie péniblement autour de 150 000 euros. Un chiffre que l’on peut s’amuser à comparer aux 190 000 euros de la Division 2 (3ème niveau) du hockey français ou aux 185 000 euros des 160 clubs de Fédérale 3 (5ème niveau) du rugby. Peut-être que l’on pourrait pousser la comparaison au Championnat d’Honneur du Roussillon ?
A la recherche du Soviet d’Or
L’un des prix les plus recherchées du volley français sans doute, le Soviet d’Or récompense le club dit ‘professionnel’ qui l’est le moins. Sans surprise, c’est la ville de Calais qui s’accapare le trophée grâce à son club féminin, la Stella Etoile Sportive de Calais qui a atteint en 2013 le très respectable score de collectivisation de 97%. Une performance remarquable notamment portée par un effort particuliers sur la billetterie: 0 euros et 0 centimes.
L’autre club de la ville, Le LIS Saint-Pierre Calais qui a évolué en Ligue B de 2013 à 2015 a lui atteint 90%, handicapé par un partenariat privé bien trop important (près de 10% du budget !) .
Derrière Calais, nombreuses sont les cités qui ont tenté leur chance: Asnières, Harnes, Nancy, etc. Mais toutes ont échoué autour de la barre des 90%. Martigues s’est rapproché le plus de Calais grâce à un score de 93% atteint en 2015. A noter la performance toute en constance du club d’Orange, qui durant ses trois saison en Ligue B n’a posté aucune recette billetterie. La LNV songe à l’instauration d’un prix du Jury.
Autre performance remarquable, Nice dont les revenus réels (partenariat privé + recettes spectateurs) n’ont jamais guère dépassé les 5% de son chiffre d’affaires. Une belle réussite dans un contexte difficile (5ème agglomération de France) que la LNV a souhaité célébrer en élisant en 2016 le président du Nice VB, Alain Griguer, président de le LNV
Conduite par un tel visionnaire, nul doute que la LNV est prête à affronter les défis du professionnalisme.
D’après votre analyse, il semble y avoir pas mal de cancres. Mais y a-t-il de bons élèves ? Je pense à Tourcoing, Tours ou Poitiers qui ont une jolie base de spectateurs à l’échelle du volley français.
« A l’échelle du volley français »
Au royaume des aveugles…
Mêmes Tours, le « club témoin » ne serait qu’un bon club de Pro B en basket.
Le décrochage entre le volley et les autres sport co de salle est saisissant. Aujourd’hui, la Pro B, la proligue, la LFH sont des ligues plus solides que la Ligue A (et la Ligue B n’en parlons pas). Et dire qu’ils sont partis avec 10 ans d’avance sur le hand.